Lost and lost - Danny &

Le matin peinait à se lever lorsque le gris s'éveilla dans un soubresaut. L'herbe gelée lui caressait le ventre tandis que le vent glacial frappait en petite bourrasque, bien froide saison. Danny souffla légèremment, décidément cette saison n'était pas son fort.

Transit par le mordant des basse températures, il se leva doucement, regrettant partiellement les grosses couvertures de son ancienne vie qui le protégeait tant. Il posa son regard sur l'aube puis s'ébroua : quelques chevaux s'éveillait autour de lui, pas loin des silhouettes semblaient brouter pendant que les petits sautillaient, fou de joie.

Il pouffa légèrement à la vue des plus jeunes, puis tourna le dos et prit un trot énergique dans l'optique de se revigorer un peu. Très vite il se perdit dans ses pensée ne regardant que d'un œil vers là où il allait ; quoi qu'il fasse, il se perdait.

Bientôt ce fut lorsqu'il tâta un sol aux allures différentes qu'il s’arrêta subitement, se rendant compte qu'il était à la prairie des fleurs, enfin des fleurs fanés ou inexistantes à cette saison. Que quelques-unes avaient survécu on ne sait comment, ne leur restant que quelques pétales abimés accroché sur une tige aussi fine que malade dont l'étalon semblait entendre le supplice.

Il s'approcha d'une et essaya dans un vague espoir de la humer, sans résultats probants, pourtant une odeur vint bien lui chatouiller les narines, il se retourna puis scruta l'horizon et d'une voix calme prit la parole :

"Bien le bonjour ?"

"Bonjour."

Danny tourna brusquement la tête à l'entente de la voix féminine. Il remarque de suite une jument rousse qui sentait les humains. Il s'en approcha avec curiosité, remarquant de suite sa marque "US" gravé dans son épaule ainsi que sa crinière fraichement coupé par les humains qui étaient encore parfaitement égale : elle appartenait donc aux hommes, enfin maintenant.

Il baissa légèrement la tête et aperçut, *une corde ?*. D'une manière ou d'une autre on lui avait entraver les antérieurs, surement pour pas qu'elle ne gambade trop loin du bipède, qui par ailleurs n'avait pas l'air des plus sympathiques aux yeux du sauvage, enfin pour avoir fait cela.

Il releva les yeux vers ceux de la rouge puis d'une voix amicale reprit :

"Service Danny à l'écoute ; besoins d'un coup de patte ?"

Il pouffa légèrement, puis après avoir proposé son aide, ne bougea pas d'un sabot, attendant la réponse la soldate ne voulant pas la brusquer.

"Avec plaisir, service Danny. Ici Asrae, nous avons effectivement un problème."

Danny rigola légèrement, les yeux brillants de malices tel un petit poulain qui aurait fait une bêtise.

"Un léger problème de fil que je n'arrive pas à défaire."

Il dirigea à son tour le regard vers la corde, puis s'en approcha d'un pas discret, l'observant. La corde semblait neuve et très résistante, le noeud était serré et seul les mains habilent d'un homme pourrait le défaire. Il souffla légèrement d'agacement en s'apercevant qu'il ne pourrait rien faire au risque d'aggraver la situation et de resserrer l'étreinte solide de l'entrave.

Il releva plus brusquement l'encolure, puis repris la parole d'un ton assez léger :

"Hé bien, je préfèrerais ne rien toucher : j'ai bien peur de ne pouvoir qu'aggraver la situation."

Il réfléchit un instant, puis plus enjoué continua de parler :

" Enfin, si tu veux je connais un endroit ou te désaltérer et à l'occasion échanger sur le pourquoi du comment de cette corde."

Proposa t'il finalement, légèrement curieux de connaitre la rousse, qui semblait loin d’être hostile.

"Par contre, je ne peux pas aller très vite avec ces entraves."

Le grand étalon, observa d'un oeil attentif la rouge. Il se tut puis hocha de la tête, cherchant un endroit où ils pourrait boire un peu sans pour autant fatiguer la jument. Il se retourna dès lors vers elle, puis d'une voie enjoué lui lança :

"On ira à ton rythme, ne t'inquiète pas pour ça, l'endroit n'est qu'a quelques pas d'ici."

Puis il se tourna en direction de la jument et commença à cheminer doucement vers le petit lac du coin, cacher derrière la végétation abondante et regorgeante de vie, celui-ci était accessible en peu de temps, même avec ses entraves. Ses sabots foulait très doucement l'herbe verdoyante et les milliers de fleurs qui reposaient ici, adoptant une marche assez peu confortable pour lui, à cause de son gabarit, mais qui éviterait à Asrae de devoir aller plus vite qu'elle ne le pouvait. Son esprit divagua quelques instants, puis il la questionna alors:

"Tu vis donc avec des hommes ?"

L'étalon regarda la rousse, qui accélérait, passant devant lui malgrès ses entraves. Il se retint de pouffé de rire, le regard amusé devant cette scène qui lui paraissait hilare, même s'il le montrait assez peu de peur de froisser sa nouvelle connaissance. Il ne changea pas d'allure pour autant, la laissant en tête du convoi.

"Oh et bien en fait, j'ai toujours vécu avec eux; depuis ma naissance. J'ai juste changé de propriétaires de nombreuses fois...Et toi?"

Avait elle finalement répondue, sur un ton plus aigris, nettement moins agréable. Néanmoins, Danny comprenait, la vie et ses aléa, n'est-ce pas ? Il souffla, puis repris sur un ton enjoué, essayant d'alléger l'atmosphère :

"Hé bien, il y a assez longtemps je vivais avec eux, oui, seulement c'était assez loin d'ici et les hommes nous utilisaient d'une manière totalement différente, même les équipements que nous portions n'étaient en aucun point semblable à ce que j'ai pu rencontrer ici. Je pense qu'ils avaient une tout autre utilité de nous las-bas, j'imagine du moins."

Termina-t-il assez nostalgique de cette époque pourtant si lointaine. Il se secoua, puis détourna la tête afin d'observer une nouvelle fois tout ce qui l'entourait, les fleurs, les collines, la forêt : sa vie avait bien changée, désormais il faisait partie d'un troupeau, classifié comme sauvage.. Mais pourtant beaucoup lui manquait, comme quoi, même l'utopie rêver ne semblait lui suffire, jamais content de ce que l'on croit posséder...

La marche continua, porté par une légère brise muette, ils dépassèrent bientôt un petit bouquet de plantes émeraudes, aussi jolie que piquante. La dénommé Asrae s'arrêta, s'émerveillant sur chaque détail que la nature, en ce lieu si sauvage, offrait aux inconnues autant qu'aux habitués.

En effet, le lac reflétant dans chaque détail le ciel et ses nuages blancs, les fleurs aquatiques pastel qui pullulaient, les animaux qui profitaient de la vie présente pour évoluer et grandir, les chants multiples qui s'associaient dans une chorale sans fin, tout cela créait le charme unique de ce lieu, pourtant bien caché et peu visité.

Il souffla légèrement, sentant un léger frisson le parcourir, il aimait tout particulièrement ce petit paradis à vrai dire. Il ne bougea pas énormément laissant la soldate partir s'abreuver tandis qu'il se secouait, essayant d'attraper du regard quelques insectes frivoles, détaillants les oiseaux et leurs plumages.

"C'est un très beau lieu. Tu viens souvent ici ?"

Sa phrase le réveilla un peu de sa contemplation. Il se redressa, étirant ses longs muscles recouvert d'un fin pelage gris foncé avant de lui répondre assez doucement, comme pour ne pas déranger les habitants de ce point d'eau :

"Dès que j'en l'ai occasion, c'est un petit paradis, tout semble s'épanouir ici, quelques soit la saison."

Il respira à pleins poumons l'air froid embaumé de l'odeur du lieu, c'était vivifiants, un vrai bol d'air frais, une des seule chose qui lui faisait savouré sa liberté acquise par bien d'étrange situation, celle qu'il n'aurait jamais voulu vivre et qu'il regrette encore, quand la nuit ne tombe que dans le ciel. Il reporta alors son attention vers la jument, puis la questionna :

"Dis-moi, n'as tu jamais pensée à devenir sauvage ?"

"Non."

Ce fut une réponse brute, elle venait droit du coeur, du moins c'est ce que le gris comprit en observant sa réaction. Il une eut une pause vocale, puis de sa voix féminine la rousse reprit :

"J'étais heureuse avec les hommes, alors la question ne se posait pas. Même aujourd'hui, si je retrouvais ma liberté, sans doute que je rejoindrais l'humain à qui va ma loyauté..."

Danny hocha gravement la tête la comprenant, il y a encore plusieurs années, à quelques mots près sa réponse aurait été exactement la même. S'il avait le choix, aujourd'hui encore, il serait retourné avec les hommes, mais à quoi bon ? Il savait pertinemment que jamais il ne retrouverait une personne comme son ancien propriétaire, ni sa fille, ni sa vie.

De plus, il faisait partie d'une seconde famille désormais, celle qui l'avait recueillis, vue évoluer, celle pour qui il jouait un rôle. Il ne pouvait pas las abandonner, pas les quitter, pas une nouvelle fois. Ne pas les décevoir, objectifs fixé dans sa boite crânienne jusqu'à la perte de celle-ci.

Mais d'un côté tout cela lui pesait, à lui, au géant au pourtant si larges épaules. Il était cloisonné dans une prairie sans frontière, comble de la chose, il souffla puis écouta la fin du récit d'Asrae.

"J'ignore ce que je ferais si jamais je devais me trouver libre."

Un petit sourire se glissa sur ses lèvres, lui pouvait lui apporter une réponse, solide et très proche de la réalité, son expérience en soit, alors il reprit, parlant doucement, comme répondant à cette question qui n'en était pas une.

"Disons que tu t'adapterais, on à tous des ressources in-estimées dans ces cas-là."

Il avala une nouvelle bouffé d'aire pure avant de continuer, pensif, comme pour lui seul :

"M'enfin on n'a pas toujours le choix."

"Cet endroit doit faire partie des bons côtés de la liberté."

Un rire aiguëe sortit de sa bouche, plutôt fort, mais réelle, presque sincère. A l'occasion quelques oiseaux s'envolèrent , colorant le ciel de mille couleurs aux teintes si distincte qu'elles furent disparue aussi vite qu'elles étaient arrivées, éphémère, comme ce monde. Le gris réprima un soupir tout en regardant les volatiles battre de leurs propres elles, peut être ferait -il de même, un jour. Il se détourna vers la rougeaude, plissant les yeux, se protégeant de la brute lumière précédemment caché par le bal aériens.

Il répondit d'un bref opinement de la tête, sur ce point, du moins il était en accord avec elle. Il attendit un peu, profitant du silence reposant qu'offrait la jument, sans que cela ne produise la moindre tension. Puis de sa voix comme écorchée reprit doucement :

"- En parlant de liberté, ne devrait on pas pensée à rebrousser chemin ?"

"En parlant de privage de liberté, non ?"

Il lui décocha un regard entendue, ses lèvres s'étirant sans qu'un seul bruit ne sorte ; triste réalité dont il n'avait pas la force de rire. Il reprit alors la marche, poussant de ses grandes jambes toutes les hautes herbes émeraude qui n'avait que d’utiliter de lui obstruer le passage.

Puis il se retourna légèrement, alors qu'il rebroussait chemin, quittant le petit paradis caché. Il souffla, avant qu'une bourrasque de vent ne l'atteigne, lui signifiant qu'il arrivait sur une zone moins couverte, moins protégé par les nombreux arbres habillé de feuilles. Puis il reprit pour la rougeaude :

"-Hé bien, compte-tu revenir dans les parages un de ces jours ?"

La rougeaude poussa un long soupir de désarrois, puis reprit alors, plus doucement, pas dans le sens apaisé non, plus das celui attristé :

"Je ne sais pas. Ce n'est pas moi qui ait le contrôle de mes pas."

Il hocha doucement la tête tout en dirigeant son regard noisette sur les entraves, qui habillaient si mal la petite jument. Il souffla à son tour, tout cela semblait si fatiguant ? Qui pouvait se croire de la sorte au-dessus de tout le monde pour pouvoir faire de telle chose si répugnante ?

"Mais, j'espère. C'est un magnifique lieu, et cette rencontre était agréable."

Il sortit vaguement de ses pensées puis observa une dernière fois Asrae, une odeur humaine leurs parvenant peu à peu aux naseaux. Il leva la tête et aperçut soudainement un humain, du moins son ombre qui se décalquait du ciel et des arbres. L'avait il vue ? Il se retourna et effectua quelques pas de marche arrière et lança pour la jument une dernière phrase simple :

"-Pour moi aussi, à bientôt !"

Puis il s'élança dans un galop rapide, à rebrousse chemin dans les terres plus dense du territoire qu'il protégeait, afin de que l'humain ne le voit pas, pour une fois qu'il abordait un minimum de discrétion.