« Absolute can't just be mine. » ft. Nuage d'Orage

Absolute can't just be mine

FT. ALIORY

There's a battle in my soul tonight, now watch the sky that killing me slowly, it's tearing apart and cry all this little quiet world in flames.

C'est dur, de bâtir un monde. Plus dur encore lorsqu'il implose depuis ses entrailles. Les pierres fragiles, bancales, jaillissent hors des murs érigés et heurtent le sol. Les coutures de nos cicatrices se déchirent, et il est bien difficile de retenir le sang de se répandre.
Anoki leva les yeux vers le lourd ciel cobalt sombre. Une fine pluie dessinait de petits diamants sur les brins d'herbe à ses sabots, et ils recueillaient l'éclat de la lune pour briller un peu plus. Malgré les nuages qui dissimulaient les lueurs astrales de leur opacité cotonneuse, la nuit était douce et claire. A cette heure avancée de l'obscurité, le village semblait bien plus tranquille. Les cris des enfants et les aboiements des chiens avaient été remplacés par quelques souffles endormis et le doux froissement des fourrures lorsqu'un des humains se retournait sur sa couche. Près des tipis de leur cavalier, les montures somnolaient, patientant jusqu'à l'aube pour revoir le visage de leur compagnon. Anoki n'avait pas sommeil, lui. Le camp si paisible et familier faisait croître au fond de son cœur une douce chaleur. Il déambulait entre les huttes de peau, d'un pas silencieux, échangeant parfois un sourire furtif avec ceux qu'il croisait. Ses pas s'arrêtèrent à la place centrale du camp. L'habituel feu crépitait, projetant sa lueur dansante sur la toile de cuir des tipis. Anoki s'en rapprocha avec un petit sourire. On lui avait annoncé une nouvelle des plus agréables, quelques heures plus tôt. Flamme était vivante. La petite pouliche si acerbe avait cédé aux appels de l'adolescence qui la poussaient à découvrir le monde. On lui avait dit qu'elle était avec un troupeau, en sécurité ; c'était Nuage d'Orage qui l'avait croisée. Le kerry bog laissa échapper un soupir soulagé. La savoir sous la protection d'un groupe ravivait une petite étincelle d'espoir dans son cœur. Peut-être, finalement, s'était-il mépris ? Avait-il jugé trop vite les disparus ? Ils étaient peut-être simplement partis trouver une herbe plus verte ailleurs. Mais, il savait bien que ça ne pouvait être le cas. Oh, certains, comme Flamme, en étaient tout à fait capables. Mais que dire des autres, ceux qui ne se seraient jamais éloignés sans un au revoir ?

Les flammes réchauffaient son corps constellé de petites gouttelettes et son être meurtri. La mélodie de leur crépitement avait quelque chose d'apaisant. Il aimait les voir danser, les sentir absorber ses iris, malgré la brûlure qu'elles leur infligeaient. Pourtant, un léger bruissement lui fit relever la tête, et son regard accrocha une silhouette derrière le rideau des flammes.

(c) PF

» “Le repos est un rêve ; la vie est un orage.” Nuage d'Orage

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