« On dit que la légende de l'Ouest fut écrite sur la selle d'un cheval. Mais aucun cheval ne l'avait contée avec son cœur... Jusqu'à ce jour... »
 
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 It's very strange to be a murderer. No ?

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Flamme

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MessageSujet: It's very strange to be a murderer. No ?    It's very strange to be a murderer. No ?   Icon_minitimeSam 22 Déc - 22:02

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     Flamme était partie loin du campement. Elle était agacée par eux, et surtout sa tête était ailleurs. Avec cet étalon sauvage donc elle ne connaissait pas le nom, mais dont elle voulait tout savoir. L'histoire de la moindre cicatrice qui parcourait ses flancs, l'explication sur la couleur de ses yeux, son passé. Qui était-il vraiment ? Elle n'en savait rien, mais elle voulait le savoir. Et on parlait de Flamme, la pouliche qui voulait absolument tout, et ne lâchait rien. Alors, loin de tous les indiens, d'Anoki et son imperturbable surveillance, d'Ozalee et son magnifique sourire niais, et de Nuage d'Orage et de sa chère copine Utopie, les inséparables idiots. Alors, à l'aube, alors même que les étoiles brillaient encore faiblement dans le ciel bleuté, elle était partie, échappant à la vigilance des chevaux réveillés.

   Après des heures entières de marche, elle arrivait au bas d'une montagne. Les nuages cachaient désormais les cieux, et quelques flocons tombaient, mais elle s'en contrefichait. Son esprit était totalement pris par le Titan. Elle rêvait de lui, elle pensait à lui, elle le voyait parfois, derrière des buissons, dans le campement même, un fantôme. C'en était perturbant qu'elle le voie ainsi alors qu'il était absent. Depuis des jours et des nuits. Elle ne savait pas. Mais elle le trouverait. Et d'en haut, ce serait plus simple, après tout. Elle commença son ascension, crapahutant avec difficulté dans des sommets de plus en plus enneigés. Ses membres commençaient à se rafraîchir quand elle vit une tâche brune. Son cœur s'emballa, alors qu'elle commençait à trembler. Il était là.

   Il était là. Imaginez un instant ce qui se passait dans sa tête. Celui que vous attendez depuis des nuits, vous vous sentez dépendants de cette personne. Et il est sous vos yeux. Alors, l'indienne se précipita vers lui, galopant presque dans cette raide pente. Et son cœur tomba. Elle se trouvait face à un yearling, un poulain bai. Pas le Titan. Mais cette tête lui disait quelque, ce sourire heureux aussi. Oh non. Pas lui. Revoilà celui qui n'arrêtait pas de lui coller aux sabots depuis son arrivée, un jeune éperdument amoureux d'elle. Elle connaissait la vie entière du mâle, son caractère bien trop calme, ses parents disparus depuis très longtemps, si bien qu'il eut été orphelin bien trop tôt, ses quotidiennes promenades. L'avait-il suivi ? Cette idée la fit frissonner. Elle ne voulait pas qu'on la suive, sauf le Titan. Il pouvait faire comme bon lui semblait. L'autre s'approcha, tout heureux de la retrouver, alors qu'elle tentait de se calmer, elle et son cœur enflammé. Elle y avait cru jusqu'au bout. Et il avait tout gâché.

    Il était mignon après tout, pas du tout son style, elle préférait les yeux vairons, une robe fort étrange couverte de blessures, une crinière emmêlée. Mais pourquoi ne pas tenter de se mettre l'étalon hors de la tête ? Elle lui sourit donc aussi, à ce petit poulain, et battit gracieusement ses longs cils.
Prodige … Comment tu vas ? Ca fait longtemps, dis !, s'exclama-t-elle d'une voix sensée être joyeuse. Il n'y vit que du feu. Ah, le Titan, lui, aurait capté son jeu d'actrice. Stop. Flamme. Il fallait qu'elle arrête de penser à lui. Elle donna un petit coup de naseaux sur sa joue, et ils batifolèrent quelques instants, pendant qu'elle comprit. Rien n'effacera le grand et puissant sauvage. Peut-être s'amuser avec Prodige lui fera oublier sa douleur de ne pas savoir où il se trouvait.  
"Tes parents savent que tu es loin ? Oh, j'avais oublié, ils sont morts. On se demande pourquoi tu ne les as pas suivi. Tu n'as rien ici, tu crois que je t'apprécie, pas vrai ? Tu n'es qu'un passe-temps, tu n'as plus de familles. Des amis ? Ce n'est que de la pitié. Tu ne sers à rien. Là ou pas là, la vie continuera."

    Elle savourait de voir ce visage d'ange rempli de terreur, de désespoir. Elle n'avait pas pesé ses mots, ils étaient sortis naturellement. Le poulain dont elle s'était servie pour combler les trous, il n'était plus le même. Il était juste en train de comprendre les paroles, elles lui montaient à la tête. Et puis, il fit volte-face, alors qu'elle abreuvait avec euphorie sa tristesse, son incompréhension. Sa queue battit l'air, puis il s'élança. Il sauta dans le vide. Wahou. C'était une chute originale dites-donc. Elle n'aurait jamais pensé qu'il puisse avoir l'audace de mettre fin à ses jours. Finalement, il aurait peut-être pu lui servir un peu, puisqu'il faisait tout ce que la champagne demandait.

    Doucement, faisant attention à ne pas déraper sur les cailloux dérapant, elle observa la masse brune sur une flaque de sang. Elle n'éprouvait aucun regret. En soit, il y était allé tout seul.  

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MessageSujet: Re: It's very strange to be a murderer. No ?    It's very strange to be a murderer. No ?   Icon_minitimeJeu 27 Déc - 2:41



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L'hiver avait déposé jusqu'à l'horizon un fin voile glacé sur ce bas-monde. Le moindre brin d'herbe, la moindre fleur tardive se couvrait de givre étincelant. Et le monde se parait de diamants brillants dans la lueur du jour naissant.
La pâle lumière de l'aube froide caressait doucement la silhouette immobile. Sa robe aux accents d'Enfers, mélange des plus ardentes flammes et des plus sombres ténèbres, semblait n'avoir pas sa place ici. Au coeur des plaines infinies, blanchies de givre, il se tenait sur un contre-haut et portait son regard impénétrable vers le troupeau dont il se tenait en marge. Seuls ses naseaux s'agitaient légèrement lorsqu'un panache blanc s'en élevait, et frémissaient au souvenir des parfums sanglants. Parfois, un regard échappait à cette masse sans visage qu'était le groupe équin là-bas, et croisait le sien. Et il savait, il savait qu'on le jugeait. Même la distance ne pouvait effacer les cicatrices qu'ils savaient déchirer son corps, et leurs questionnements. Qu'avait-il fait ? Pourquoi, depuis ce jour, se montrait-il si distant ? Le Roi s'approchait à peine de son propre troupeau. Il restait en retrait, son regard brûlant veillant toujours à leur sécurité, mais avec cette petite flamme de vie éteinte. Ses absences se faisaient plus fréquentes. Le sang sur sa robe aussi. Qui était donc cet inconnu qui avait autrefois été Atlas ?
Soudain, la statue de feu s'ébranla. Les muscles habilement sculptés s'agitèrent, affleurèrent sous la peau, les longs crins de jais dansèrent d'un même mouvement. Le Roi, silencieux, implacable, fit demi-tour et abandonna là le troupeau qui s'éveillait doucement. Son regard vairon brûlait d'une étrange émotion. La bête était en chasse.

Le sang tachait ses longs fanons immaculés, éclaboussant jusqu'à son large poitrail, tandis qu'il avançait avec sérénité dans la pente rocheuse. L'importun qui avait osé franchir ses frontière ce jour-là ne pourrait pas même le regretter.
Des voix firent brusquement pivoter les oreilles du bai. Il jeta un regard en contrebas, pour y découvrir une silhouette connue ; là, plus proche qu'il n'aurait pu le penser, une pouliche rousse semblait en pleine conversation animée avec un jeune mâle de son âge. Ce dernier, sans crier gare, se jeta soudain dans le vide. Le coeur du Roi aurait pu bondir dans sa cage lorsque résonnèrent les craquements si délicats des os. Mais il était trop vide pour ressentir encore ce bonheur. Le monstre qui n'aspirait plus qu'aux délices sanglants pouvait à peine s'en satisfaire...

« Peut-être t'avais-je mal jugée, princesse. »

Et le Clydesdale laissa flotter sur ses lèvres un sourire cruel.




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MessageSujet: Re: It's very strange to be a murderer. No ?    It's very strange to be a murderer. No ?   Icon_minitimeJeu 3 Jan - 14:44

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It’s very strange to be a murderer. No ?



  La pouliche regardait le corps sans vie, elle en était maintenant sûre, au sol. Son petit cœur battait à tout rompre, et ses oreilles bourdonnaient. La tristesse ? La culpabilité ? Oh, non. Il ne fallait pas en attendre autant de Flamme, qui était juste heureuse. Elle venait d'ôter la vie à un être qu'elle connaissait, et cela la remplissait d'une joie folle, dangereuse. Elle serait capable de le refaire, jusqu'à l'infini, tant que ce sentiment qu'elle venait de se procurer reste. C'était indescriptible, mais c'était si puissant. Simplement briser quelqu'un par la force des mots jusqu'à ce qu'elle veuille stopper son existence. Elle ne s'était jamais cru capable de faire ça. Et pourtant, si, la preuve était à quelques mètres sous elle, une simple tâche de sang entourant le corps de quelqu'un qu'elle avait forcé mentalement à partir.
« Peut-être t'avais-je mal jugée, princesse. »

     Elle bondit, manquant rejoindre Prodige. La peur lui serra les entrailles, mais ce n'était finalement qu'un cheval. Oh, mais non. C'était le Titan à la crinière emmêlée, le Titan avec ses membres ensanglantés. Il était là. En chair et en os. Son odeur qu'elle avait pu sentir de très près alors qu'il la menaçait, agrémentée d'un fumet métallique. Il n'allait pas bien. Ses prunelles ambrées parcoururent rapidement l'encolure puissante, sa tête magnifique, sa silhouette musclée, pour savoir si c'était grave. Sur ses membres, là, sur ses fanons qu'elle pensait blancs, si ses souvenir étaient bons. Qui avait osé toucher le Titan ? Mais ce n'était pas son sang, aucune blessure apparente ne venait gâcher ce corps sculpté. C'était lui qui avait frappé, pas l'inverse.

    L'ambre soupira doucement, pour se débarrasser de sa peur, et se souvenir des paroles de l'étalon. Ses lèvres dessinaient un rictus ressemblant à un sourire, très particulier, presque effrayant, mais un sourire tout de même. Il avait dû voir son acte, la triste destinée du poulain bai qui l'appréciait. Et il devait commencer à se rappeler sa proposition, de l'aider à s'améliorer en comédie. Et désormais en meurtre. Elle avait tellement apprécier ôter le souffle, sentir les craquements des os. Elle était changée, mûrie. Définitivement. L'image du jeune sautant dans le vide suite à ses propos la hanterait sans doute jusqu'à la fin de ses jours. Ou plutôt la suivrait. Elle n'était que satisfaite de ce geste. Ca avait été si parfait. Mais qu'Il soit là, à ce moment-là, c'était inouï. Inimaginable.
 
    Mais elle se devait de réfléchir. Apprécierait-il qu'elle se soumette telle une jeune sans défense, alors qu'elle avait commis un meurtre, presque, il fallait le dire. Ou bien préférerait-il qu'elle lui balance une de ses atrocités alors qu'il venait de la complimenter ? Sans doute entre les deux. Prenant son courage à deux sabots, elle inspira, et s'exclama :
"Il ne pas juger aux apparences. On peut avoir une gueule d ange mais être un monstre, comme toi."

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MessageSujet: Re: It's very strange to be a murderer. No ?    It's very strange to be a murderer. No ?   Icon_minitimeJeu 17 Jan - 21:49



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La pouliche eut un brusque sursaut. Trop concentrée sur sa besogne sans doute, elle n'avait pas fait cas de la présence du colosse non loin. Futile erreur d'une simple novice en la matière.
Son regard de feu glissa sur son corps musculeux, caressa ses formes puissantes et fières, s'attarda sur ses longs fanons. Il ne broncha pas, observant en silence ses prunelles qui s'agitaient lentement, traversées de fugaces éclairs d'inquiétude. Mais cette angoisse n'était pas — plus ? — dirigée contre lui. Ou plutôt, contre sa présence. Comment pouvait-elle ne serais-ce que songer à de telles pensées, s'inquiéter pour lui ? On ne s'inquiète pas pour les bêtes damnées. Celles qui ne peuvent plus même le faire pour elles-mêmes.
Il n'avait pas besoin d'une gamine pour le faire à sa place.

« Il ne faut pas juger aux apparences. On peut avoir une gueule d'ange mais être un monstre, comme toi. » lâcha-t-elle après un soupir songeur.

Une flamme de malice, un malice cruel, implacable, s'alluma dans le regard du Bai. D'un bond d'une étonnante agilité pour sa taille, tel un puma fondant sur sa proie, il se jeta au bas des rocs où il se trouvait pour se réceptionner près de la pouliche. L'écho du choc de ses sabots résonna dans la montagne avoisinante, miroir de la douleur qui pulsa un instant dans tous ses muscles. Une souffrance bien infime pour le géant qui avait connu tant d'horreurs.

« Alors, comme ça, j'ai une gueule d'ange ? » souffla-t-il avec un sourire mesquin et prédateur.




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MessageSujet: Re: It's very strange to be a murderer. No ?    It's very strange to be a murderer. No ?   Icon_minitimeLun 18 Fév - 22:12

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   Une lueur inquiétante s'alluma dans les yeux du titan. Flamme resta sans broncher, à l'observer, à s'interroger sur ses fanons. Pourquoi étaient-ils ensanglantés ? Oh, cette couleur rougeâtre ne lui faisait pas peur, pas plus que le monstre qui se trouvait face à elle. Il l'avait déjà vue, ils avaient déjà … Discuté ? Mais peut-on appeler ça une conversation. Il l'avait simplement effrayée, elle avait tenté en vain de l'impressionner, et il était parti, sans un signe. Sans un regard. Un sourire mauvais, mais si magnifique, illumina son visage dangereux. La pouliche avait totalement oublié la présence de Prodige, quelques mètres plus loin. Mais il n'était plus de ce monde, ils n'étaient que tous les deux, deux âmes perdues, haïes, détestées. Sur cette montagne isolée de tout, presque au sommet de cette pente rocheuse.

   Et là, alors que la champagne était perdue dans ses pensées, il bondit. Sa silhouette si imposante se déplaça en un temps si infime qu'elle vit flou, et se stoppa si près d'elle. Elle grimaça pour lui en écoutant de crissement de ses sabots sur la roche. Quelques cailloux dégringolèrent la pente, mais elle ne faisait pas attention à sa propre sécurité. Tant que lui n'était pas blessé, pas en danger, c'était tout ce qui importait. Qu'elle meure, mais qu'il vive. Par pitié. C'était son seul souhait. Et sa voix l'hypnotisa, alors qu'elle ouvrait exagérément ses yeux de biche effarouchée.
« Alors, comme ça, j'ai une gueule d'ange ? »

   La pouliche pencha légèrement la tête. Sous un angle certain, il avait une gueule d'ange. Sa crinière était sauvage, libre, ses iris étaient colorées, son importante carrure était rassurante. Alors oui, d'un autre côté, il faisait un peu peur quand même. Mais il fallait chercher pour voir sa gueule de démon. Elle secoua son encolure, et se rapprocha de lui par de petits pas, ridicules par rapport à ses foulées téméraires et démesurées. Flamme n'hésita pas un instant, et répondit, très sûre d'elle :
"Bah, t'es moins défiguré que lui. C'est une bonne chose.", fit-elle en pointant du naseau Prodige, le petit poulain bai qu'elle avait poussé au … Suicide. Elle avait un peu de mal à digérer encore ce mot, mais elle n'allait pas se montrer faible devant le Titan.

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MessageSujet: Re: It's very strange to be a murderer. No ?    It's very strange to be a murderer. No ?   Icon_minitimeDim 24 Fév - 17:36



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Elle s'approcha, un pas, puis deux. Son souffle chatouilla le bas de l'encolure du clydesdale, agitant légèrement le bas de la crinière qui y glissait.

« Bah, t'es moins défiguré que lui. C'est une bonne chose. »

Elle désigna, avec une étrange expression dans son regard couleur de crépuscule, le corps gisant plus bas. Un petit être bai, dont la robe éclaboussée de sang brillait d'un état métallique, écarlate. Son regard grand ouvert contemplait encore le ciel, avec une étrange sérénité, une sorte d'évidence funeste. La mort avait ce quelque chose de beau qui rendait la pauvre créature étrangement magnifique, malgré la révulsion que beaucoup auraient pu avoir à la vue de ses membres tordus, brisés. Lentement, le temps ferait son oeuvre, la chair offerte nourrirait la vie, les os tomberaient en poussière. Le vent emporterait le souvenir du jeune animal. Une fin paisible, indéniablement. Brutale, surprenante, mais paisible. Atlas sentait la piqûre douloureuse au fond de son cœur, qui lui rappelait qu'il n'avait pas eu cette chance. Il ne méritait même plus de mourir. Et ce spectacle lui rappelait combien sa vie n'était qu'un gâchis, une malédiction. Sa seule existence l'affligeait. Il n'était plus que cette bête qui tuait, brisait, haïssait, mais à laquelle ses propres actes ravivaient le souvenir de son incapacité. Les cicatrices qui déchiraient sa chair étaient les marques autant de sa folie que de sa douleur. Il aurait pu être à la place du jeune bai. Une autre fois, sous le regard implacable des étoiles. Il aurait voulu. Alors, non, il n'était pas défiguré comme lui. Mais étais-ce vraiment une bonne chose ?

« Cela ne veut rien dire. » répondit-il d'une voix vide et indéchiffrable.

Elle ne saurait jamais qu'il était bien plus défiguré que le petit corps désarticulé.




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MessageSujet: Re: It's very strange to be a murderer. No ?    It's very strange to be a murderer. No ?   Icon_minitimeLun 22 Avr - 14:33

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  Il ne ria pas. Elle n'en était pas étonnée, mais surtout soulagée qu'il ne la prenne pas à la rigolade. Sûrement qu'il ne riait pas souvent, à en deviner son expression sérieuse, mélancolique. Qu'avait-il vécu pour être si distant, perdu dans un univers qu'elle ne connaissait pas ? Elle rêvait d'entrer chez lui, de découvrir tous les recoins de son cœur, écouter les insignifiantes anecdotes de sa vie, tant que c'était lui qui parlait. Ses cicatrices rosâtres lui faisaient de l'œil. Qui avait osé le toucher, le Titan ? Mais voilà qu'il ne semblait pas prêt à lui livrer des confidences. Elle attendrait, elle attendrait qu'il se sente près. Tant qu'il était à ses côtés, tant qu'il ne se séparait pas d'elle, le temps défilait sans qu'elle ne s'en rende compte. Le soleil se levait à peine, mais la lune ne tarderait pas à remplacer le brûlant astre. Elle se perdait dans ses yeux, insensible à l'altitude, à Prodige, qui n'était plus qu'un corps brisé, à l'effluve sanguinolant qui titillait ses naseaux veloutés. Et sa voix résonna une fois encore, dénuée d'émotion :
« Cela ne veut rien dire. »

   Flamme fut un peu déçue. Elle s'attendait à une remarque fantastique, à une réflexion plus personnelle, que ça. Mais elle n'en montra rien, réfléchissant déjà à ce qu'elle pourrait dire. Il lui suffisait de réorienter la discussion. De lui rappeler sa proposition. Devenir comme lui, aussi indéchiffrable et dangereuse. Une aura de violence se dégageait de lui, mais elle ne voyait que son imposante silhouette, et elle se disait que se reposer derrière cet étalon serait magique. Elle n'aurait plus à craindre la haine des indiens, qui auraient perçu son odeur sur le pauvre corps du poulain bai. Elle se saurait libre, et en sécurité. Et cette fois-là, il n'était pas question qu'il s'en aille, sans rien dire, en lui tournant le dos comme à une vulgaire et banale pouliche. Le peu d'attention qu'il lui avait donnée ce jour-là l'avait tant remuée qu'elle n'avait pas pu dormir la nuit suivante. Il avait hanté son esprit, avait intégré le camp des indiens, tel un malsain esprit. Il avait été si bouleversant, que la yearling n'avait pas pu l'oublier. Prenant son courage, elle inspira doucement, et lui lança, le défiant presque du regard :
"Tu te souviens de ma proposition ? Quand je t'avais demandé de m'aider à devenir plus dangereuse encore. Et quand tu étais parti sans rien dire, comme si tu ne m'avais pas entendue ?"

  La champagne se détourna de lui, et ses iris crépusculaires scrutèrent le paysage. Elles s'attardèrent sur le soleil, et elle ne fléchit que quand ses yeux commencèrent à la brûler. Elle refusait obstinément de regarder en bas, de voir une nouvelle fois le pauvre corps, celui d'un ange déchu. Il avait été si adorable avec lui, il n'avait pas mérité tant de haine. Mais il était passé en travers du chemin d'un violent incendie, et, s'étant approché trop près, il s'était brûlé. Elle n'y était pour rien. Elle secoua la tête, et ses crins voletèrent l'espace d'un instant, avant de se reposter gracieusement sur sa pâle encolure :
"Pour ma part elle est toujours d'actualité. A toi de voir si tu me veux dans tes rangs."

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MessageSujet: Re: It's very strange to be a murderer. No ?    It's very strange to be a murderer. No ?   Icon_minitimeMar 23 Avr - 17:35



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Le regard de la pouliche, tout nuancé d'or et de braises, plongea dans celui du pommelé. Il luisait avec détermination, si ardent qu'il semblait vouloir faire fondre la glace qui l'habitait. Pourtant, un petit quelque chose de candide, une naïveté infantile, admirative et hésitante, l'éclairait de sa lueur de douceur. Elle gonfla ses poumons d'air, comme si le simple fait de respirer pouvait la faire se sentir un peu plus vivante et un peu plus brave.

« Tu te souviens de ma proposition ? Quand je t'avais demandé de m'aider à devenir plus dangereuse encore. Et quand tu étais parti sans rien dire, comme si tu ne m'avais pas entendue ? »

Elle détourna le regard, comme si elle ne pouvait pas supporter plus longtemps de soutenir celui du colosse. Se souvenait-elle aussi qu'il aurait pu la tuer ? Qu'il l'avait si ardemment désiré ? La fureur qui avait brûlé en lui, la rage qui lui avait ôté toute conscience. Peut-être aurait-il mieux valu qu'il cède à cette tentation si entêtante, qu'il déchire la chair et fasse couler le sang. Qu'elle soit morte, à la place du petit être brun auquel elle avait, presque innocemment, arraché la vie. Parce qu'à présent, elle ne pourrait plus revenir en arrière. Parce qu'à présent, elle allait souffrir, elle devait souffrir. Expier ses noirs secrets dans la douleur, dans la violence. Les innocents mourraient sous le sourire des âmes brisées, qui ne s'en brisaient qu'un peu plus. Si elle était morte, il aurait vécu. Et elle n'aurait pas connu le doucereux plaisir de la déchéance. Si jeune, déjà le sang avait taché ses sabots, taché son âme, et jamais plus ne s'en départirait. Si jeune, elle était déjà vouée à la damnation...

« Pour ma part elle est toujours d'actualité. A toi de voir si tu me veux dans tes rangs. »

Elle faisait preuve d'une ténacité amusante. Elle n'avait visiblement pas l'intention de lâcher l'affaire, et ce qui aurait pu exaspérer le Roi piquait à présent son intérêt. Si brève fut leur rencontre, il avait aussitôt fasciné la pouliche. Comme une enfant perdue cherchant son modèle en ce bas-monde, elle s'était accrochée à lui et semblait avoir décidé de ne plus revenir sur sa décision. Pourquoi avait-elle jeté son dévolu sur une âme si sombre et torturée ? Pourquoi ne pas s'être tournée vers quelqu'un qui aurait pu véritablement l'aider, qui aurait pu la mener vers une vie paisible et heureuse ? Lui n'avait à offrir que la douleur, l'incompréhension, la solitude, la noirceur qui aveuglait jusqu'au plus profond du cœur.

« Je n'ai rien pour toi, et tu n'as rien pour moi. » répondit-il d'une voix sans émotions.




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MessageSujet: Re: It's very strange to be a murderer. No ?    It's very strange to be a murderer. No ?   Icon_minitimeMer 24 Avr - 13:44

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It’s very strange to be a murderer. No ?



 Elle fixait l'horizon, le jour qui venait à peine de se lever. Dans un magnifique dégradé, le soleil entamait sa lente course contre la lune. Un superbe panorama, qui aurait pu en émouvoir plusieurs, mais qui ne bouleversait en rien la pouliche. Son esprit était tout tourné à la moindre respiration du Titan, qui aurait pu laisser entrapercevoir une émotion. Au moins, il ne la lâchait pas comme la dernière fois, sans un mot. Elle ne pourrait pas résister à un deuxième abandon de sa part. Il ne ressentait pas pour elle ce qu'elle ressentait pour lui. Dans ses yeux ne luisait pas la même admiration, simplement un regard vide, éteint. Elle pouvait le deviner sans même le voir. Il ne percevait pas ce lien, qui les unissait, alors que pourtant, il existait vraiment. Jamais de sa vie elle n'avait été aussi dépendante de quelqu'un, et, ce qui aurait pu l'effrayer, l'emplissait d'une joie incontrôlable. Que la montagne s'écroule, que ce soit la fin du monde, il ne lui arriverait rien, s'il était là, à ses côtés. D'autres, tels Ozalee, pourraient appeler ça l'amour, avec naïveté. Mais elle savait pertinemment que ce n'était pas le cas. Il n'y avait pas de mots pour l'exprimer, mais elle ne ressentait pas ces papillons dans le ventre (bien qu'elle soit persuadée que ce soit totalement impossible), ou ce bégayement minable en présence de celui qui était notre moitié. Non, avec lui, elle se sentait plus forte, prête à en découdre avec le monde qui l'attendait.
« Je n'ai rien pour toi, et tu n'as rien pour moi. »

  Ainsi, elle en était rendue à donner des explications de son acharnement. Cela l'embarrassa un peu, étant donné que ce sentiment étrange était difficile à décrire, et parler d'admiration devant le Géant serait légèrement ridicule. Elle ne se voyait pas lui proclamer tout haut qu'il était pour elle ce qu'elle avait toujours recherché, qu'il pourrait être pour elle un mentor. Sa proposition d'intégration était déjà en elle-même la réponse qu'il attendait. Pourquoi, alors qu'elle menait une existence paisible chez les indiens, aurait elle voulu quitter les bipèdes ? S'enfoncer dans un territoire hostile, se confronter à des bêtes sauvages, à des aléas naturels qui n'était qu'un ennui. Elle avait un refuge, dans lequel se nicher en attendant les tempêtes, même si cela impliquait de discuter avec de stupides équidés, qui la détestaient. Fuir tout ça était en quelque sorte une expédition dangereuse, qui pouvait devenir mortelle. Mais elle voulait tenter le coup, se rapprocher plus encore de celui qui se dressait derrière elle, qui lui accordait un minimum d'attention. Sentir cette bonne étoile, ses yeux posés sur sa frêle silhouette, et se sentir étrangement bien.

  Elle revint face à lui, sans porter plus d'attention au vide qui menaçait de l'emporter à chaque faux pas. Elle comptait sur ses origines pour l'emmener là où il le fallait, sans qu'elle ne meure durant son demi-tour. Elle voulait plus que tout qu'il accepte, et sa froideur ne l'arrêterait pas. Pire, elle l'harcèlerait, jusqu'à ce qu'il cède. Jamais elle ne pourrait partir seule, de cette montagne inhospitalière, avec un cœur brisé, et aucune perspective de lendemain. Le sang bouillait dans ses veines, et sa farouche détermination irradiait dans tout son corps. Il était mal barré, très mal barré. Elle repartirait, qu'il le veuille ou non, avec le Titan.
"Tu as toi-même dit que tu m'avais mal jugée. Mais tu n'as vu là que peu de facettes de moi. Je suis sûre avoir les qualités pour survivre en terres hostiles. Je pense aussi que tu pourrais m'apporter énormément. Et, si je ne correspond pas à tes attentes, et bien, je partirai. Mais emmène-moi, et après tu aviseras. "

  Sans qu'elle ne le veuille, sa voix fluette prit une inflexion persuasive. Mais il était trop tard pour se rattraper. Les dés étaient jetés.

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Atlas

Vache en kilt adoratrice de cornemuse

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MessageSujet: Re: It's very strange to be a murderer. No ?    It's very strange to be a murderer. No ?   Icon_minitimeJeu 25 Avr - 15:24



Murderers
FT. FLAMME

We were the kings and queens of promise. We were the victims of ourselves, maybe the children of a lesser God... Between Heaven and Hell.


Le regard qui s'était détourné de lui pour scruter l'aube naissante derrière les hauts pics embrumés s'accrocha de nouveau à ses iris vairons. Embrasé, plus ardent encore que les flammes dont le dessin, signe de son asservissement, de son appartenance aux humains, s'agrippait à sa peau. Elle défiait le Roi, l'acharnement dans chacun de ses souffles, toute prête à oublier qu'elle l'avait craint. Pourtant, dans ses yeux brûlants, il décelait sans mal quelque chose d'autre, de plus profond. Une sorte d'angoisse, qui guidait son ardeur.

« Tu as toi-même dit que tu m'avais mal jugée, lança-t-elle. Mais tu n'as vu là que peu de facettes de moi. Je suis sûre avoir les qualités pour survivre en terres hostiles. Je pense aussi que tu pourrais m'apporter énormément. Et, si je ne correspond pas à tes attentes, et bien, je partirai. Mais emmène-moi, et après tu aviseras. »

Le Clydesdale la toisa d'un regard vide, inexpressif. Simple reflet de son être. C'était comme s'il la jaugeait, pourtant, il n'avait nul besoin de le faire. Qu'elle soit là, qu'elle soit dans le troupeau, il s'en contrefichait. Ses rangs étaient déjà gonflés de misérables bien plus faibles et naïfs qu'elle. Elle pourrait être un bon élément, ou une menace. Et il agirait en conséquence. Il l'avait bien souvent fait, jouer son rôle sans broncher, avec une froideur non feinte et parfois cruelle. Une justice impitoyable qui ne laissait pas de seconde chance. Le troupeau n'avait pas besoin d'elle, lui n'avait pas besoin d'elle, mais si elle jugeait avoir besoin du troupeau plus que des humains, il ne s'y opposerait pas.

« Je n'ai jamais prétendu te refuser la protection de la harde. »

Il jugea ne pas avoir à lui rappeler qu'elle devrait se plier aux règles du troupeau si elle voulait le rejoindre. C'était une évidence. Son regard glissa vers le cadavre, qui attirerait bientôt divers charognards. Les ailes noires tournoieraient sans tarder et couvriraient de leur ombre le petit corps sans âme, ne se retirant que lorsque la blancheur des os, au-delà de la chair et du sang, les chasseraient. Il n'aurait pas pardonné ce genre de choses, si la silhouette brisée avait été celle d'un membre de la harde. Il aurait rendu son cruel verdict à l'instant où la pouliche aurait expiré pour la dernière fois. Il l'aurait tuée.

Le Roi prit le chemin du retour, avec un léger mouvement de tête, presque imperceptible, pour intimer à la pouliche de le suivre. Il était peut-être inconscient, d'introduire dans le troupeau celle qu'il venait de voir causer la mort d'un de ses semblables. Mais comment ne pas se souvenir qu'il avait fait bien pire ? Il n'était plus digne, il n'avait jamais été digne d'être Roi. Mais il l'était. Il avait tué, brisé, anéantit. Et elle, jusqu'où serait-elle prête à aller ? Elle qui suppliait le loup de la dévorer, qui s'enivraient d'obscures ténèbres, jusqu'où sombrerait-elle ? Peut-être, au fond, pourrait-elle lui servir à quelque chose...




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