[ACTIF] Agrabah

Nom : Agrabah de Blue Mery
Age : 5 ans
Sexe : Étalon
Race : Connemara
Origine : Irlande
Groupe : Solitaire
Grade : Solitaire

Petit tu étais si mignon ! Et tu le restes encore, que ce soit petit ou mignon. Enfin, petit, pas vraiment, disons juste par rapport aux autres chevaux. A ton mètre 35 approximatif s’ajoute ton adorable bouille de poney qui illustre parfaitement les traits de ta race et que ton épaisse crinière grise encore courte surmonte en un bel ensemble. Ton corps gris clair laisse progressivement la place au noir qui orne tes jambes jusqu'au genoux et rend tes petits sabots foncés. Tu n'as rien du poney rondouillard et tes voyages t'ont forgé une santé de fer en plus d'avoir musclé ton corps encore jeune. En somme, sans rien avoir d'exceptionnel, tu restes un beau représentant de ta race.

Agrabah, il a toujours un sourire de con gravé sur la face. Le genre de sourire qui vous fait croire que vous avez affaire à un idiot de première et qui vous pousse a le sous-estimer. Il vous regardera d’un air béat en vous servant ses plus beaux yeux de merlan frit en hochant la tête à ce que vous dites alors qu’en fait, il n’en a rien à foutre de votre vie et que la seule chose qu’il souhaite, c’est que vous lui lâchiez la grappe et le plus rapidement possible. C’est devenu sa technique la plus efficace pour vous fuir et il en est vachement fier même si, de toute façon, y’a personne pour le savoir. Tout comme il n’y a personne pour savoir et constater qu’il est réellement intelligent, maintenant que Connor n'est plus là.

En vérité, il ne sait juste pas y faire avec les autres et ça lui passe bien au dessus de la tête parce que s’il a appris quelque chose de la vie c’est que “De toutes façons, tu ne peux compter que sur toi” et qu’”On est jamais mieux servi que par soi-même” comme il aime le répéter à tout va. Ce qu’il aime, c’est pas bien compliqué, ce sont les oiseaux et les voyages, et le murmure de l’eau et celui du vent, l’herbe haute et les fleurs du printemps et les papillons et les insectes et le soleil et la lune et...la Vie et ses merveilles tout simplement.

Les humains, il les aime mais de loin. Il faut dire aussi qu’il en profite et il lui arrive de rôder autour de leurs habitations, surtout des tipis indiens car il raffole de leurs peintures et des objets en tout genre dont les enfants et les adultes l’affublent. Pour lui, c'est une manière de rendre hommage à celui qui, malgré la distance, reste son élu. Pourtant, il a appris à se tenir loin des hommes-retranchés, ceux qui vivent par delà le désert bien que sa trop grande curiosité ne risque de l’y pousser pour découvrir ce monde si singulier. Mais en attendant, il parcourt son petit monde, libre et sauvage.  Parfois, il aime bien raconter des histoires. Alors, le soir, quand il se couche, il se les raconte en regardant le ciel étoilé, se demandant si les oiseaux sont les seuls à pouvoir voler et si, un jour, il sera retrouvé. Oh il est heureux, si heureux que les astres soient les seuls à voir ses larmes couler.

Oh que tu les portes dans ton coeur les vertes prairies de ton pays natal que les humains appelaient “Irlande” ! Pas un moment ne passe sans que tu songes avec extase à ce pays de rêve où tu vis le jour. Tu aimerais bien y retourner, revoir ta mère et tes amis d’enfance mais tu as fais un trop long chemin depuis. Et puis, tu n’es plus un poulain, d’autres aventures t’attendent ailleurs. Alors tu essayes de te convaincre d’avancer.

Ton enfance fut tendre, semblable à celle de milliers d’autres mais unique à tes yeux. Puis vint un homme. Tu avais 1 an et lui...tu savais simplement qu’il était jeune. Il t’acheta et t’emmena non loin, dans sa petite ferme où tu fus dorénavant logé et où tu terminas lentement ton enfance. Tu fus aimé, choyé et tu le rendais bien. Chaque jour l’Homme -comme tu l’appelais ou Connor Walsh pour ses semblables- venait te voir dans ton pré et restait des heures durant à t’observer et à te parler tandis que tu broutais en essayant de comprendre son babillage. Doucement, tu appris à lui faire confiance et un lien inébranlable se construisit, si bien qu’à l’aube de tes 2 ans, tu portais déjà fièrement ton licol en trottant fièrement aux côtés de ton propriétaire. Chaque jour il t’emmenait un peu plus loin puis les heures devinrent des jours et, bientôt, l’Irlande n’eût plus de secrets pour toi. Ce faisant, tu acquérais la musculature et l’endurance nécessaires pour aller chaque fois plus loin et tu fus prêts quand il t’annonça que vous partiez pour de bon. Il vendit sa petite ferme, rassembla ses paquetages et t’embarqua dans un tour du monde.

Plus le temps passait et plus tu t’étoffais et tu l’aida à porter ses bagages dès que tu en eus la force. Tu l’aimais cet Homme, plus que tu n’aurais pu le penser de prime abord.
Les chemins de l’Europe s’ouvraient sous tes pas et plus vous avanciez, plus le monde t’émerveillait. Tu découvris les coutumes étranges des humains et entendis parler des centaines de langues. Vous étiez inséparables. Jamais il ne t’oubliait et te traitait avec respect et amour.
Lorsque tu posa un sabot en Inde, il te para de toutes les couleurs, et tu fis de même -plus grossièrement bien sûr- quand tu le poussa dans cette étrange matière qu’était la “peinture”. Là, tu côtoyais d’immenses bestioles bizarres qui faillirent t’écraser à plusieurs reprises et que les humains nommaient “éléphants”, ainsi que des vaches aux cornes démesurées, bien loin de celles que tu connaissais. On t’accueillis à bras ouverts et certains passants laissaient échapper des fleurs ou des rubans sur ton passage tandis que les enfants vous accompagnaient sur un bout de chemin.
Une autre fois encore, tu subis la terrible chaleur d’Afrique lorsque vous poussâtes jusqu’aux portes du désert à la rencontre de tribus et des leurs étranges chevaux à deux et une bosse ainsi que de celle de tes cousins rayés.
Puis il décida d’aller explorer le nouveau continent. Veillant à ce que tu sois bien traité, il t’embarqua dans un navire en direction du Nouveau Monde mais même lui ne pouvait rien faire pour toi lorsque l’enfer du voyage commença. Tu as choisi d’en oublier les détails sauf un: la seule chose qui t’importait était de survivre assez longtemps pour le retrouver et te débarrasser enfin de ce souvenir révoltant. Contrairement à d’autres qui y laissèrent leur vie, tu ne reçus que quelques égratignures en plus de ta maigreur et lorsqu’il te récupéra, ton propriétaire te remit d’aplomb en quelques mois et vous reprîtes la route, tantôt marchant, tantôt dans les chauds wagons du cheval de fer qu’était le train. Pourtant, lors de ton dernier voyage, on te débarqua par erreur en même temps qu’un groupe d’équidés et tu vis l’effroyable train repartir sans toi tandis que tu tentais de galoper à ses côtés dans l’espoir que Connor aperçoive ta silhouette. Mais tu trébuchais et avec ta chute s’envolait l’infime espoir de pouvoir le rattraper. Brisé, tu restas là, misérable tel un orphelin arraché à ses parents. Seul le sursaut de la vie te fit reprendre la route tandis que tu t’enfonçais plus loin sur ce nouveau territoire, anéanti de chagrin.

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