« On dit que la légende de l'Ouest fut écrite sur la selle d'un cheval. Mais aucun cheval ne l'avait contée avec son cœur... Jusqu'à ce jour... »
 
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 « N'expirant qu'au creux des Limbes »

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Atlas

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MessageSujet: « N'expirant qu'au creux des Limbes »   « N'expirant qu'au creux des Limbes » Icon_minitimeVen 17 Avr - 1:33



Au creux des Limbes
FT. ATLAS

Résilience ou rédemption, inextricablement mêlées dans les doucereuses griffes pourpres, et les âmes hurlantes n'expirant qu'au creux des Limbes.


Le ciel était noir. Les ombres grimaçaient dans l'obscurité qui les dissimulaient. Le silence hurlait. Ah, cruel cœur tambourinant, pourquoi ne se taisait-il pas ? Une à une, les étoiles avaient été gagnées par la noirceur. Un voile terrible et oppressant, des liens étroitement serrés qui lui entaillaient les chairs en l'emprisonnant dans les ténèbres. On dit que pour calmer les fauves, il faut leur bander les yeux. On dit que pour apaiser l'oiseau condamné, il faut lui supprimer la vue. Lui, il avait beau couvrir ses yeux de ses ailes noires, il était toujours là.
Pas vraiment vivant, mais pas encore mort.

« Atlas ! »

La Bête asséna un regard glacial à la silhouette blanche qui approchait, articulant ces syllabes qui lui rappelaient un vague souvenir. Son nom ? Lui, cette créature, ce monstre, Atlas ? La silhouette était toute proche, assez pour détailler chacune des cicatrices qui déchiraient ce corps devenu étranger, pour dévisager avec terreur cette robe souillée d'un sang épais et visqueux. Non, non, il n'était plus taché de sang. Il se souvenait vaguement avoir traversé la rivière en revenant, la dernière fois. Mais cette sensation, ce goût dans sa bouche, cette impression agaçante que la Mort était encore agrippée sous ses larges sabots, tout cela ne disparaissait jamais. Et le soleil avait beau, à chaque nouvelle fois, sécher et réchauffer son corps, il avait toujours si froid. Et il faisait toujours si sombre.

« Nous avons trouvé une intruse… Elle demande à te voir. »

D'une voix méfiante, la silhouette souffla quelques phrases au colosse. Il dardait sur elle un regard perçant, mais son esprit n'était qu'un brouillard poisseux. Étais-ce… Sa matriarche ? Non, non, il ne restait de Khabha que son nom pour glisser dans les rangs du troupeau. Il s'en fichait. Il s'en moquait, de là où elle pouvait bien se trouver. Elle avait abandonné le groupe, sans doute. Et à présent, le groupe allait l'abandonner, lui ; il les entendait marmonner dans son dos, ruminer leurs angoisses. C'était sans doute mieux ainsi. Couper la tête au Roi qui l'avait déjà perdue.

« Ils ne devraient pas tarder. » achevait la silhouette, quêtant une réaction, un geste de ce qui avait, peut-être bien, été un jour Atlas.

Et Atlas l'aurait satisfaite. Atlas aurait probablement pris connaissance des informations qu'on lui apportait, Atlas aurait probablement été à la rencontre des deux membres du troupeau qui revenaient en compagnie d'une intruse en quête, probablement, d'asile. Mais Atlas était mort. Atlas, il avait été bouffé par son ombre. Rongé par sa faiblesse. Cette chose qui se tenait à sa place, juste là, elle n'était qu'une statue impassible faite de rage et qui ne s'animait que pour haïr. Alors la silhouette immaculée s'éloigna, comme troublée, incapable de reconnaître le fier Roi qu'elle avait pu autrefois soutenir.



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MessageSujet: Re: « N'expirant qu'au creux des Limbes »   « N'expirant qu'au creux des Limbes » Icon_minitimeSam 18 Avr - 23:20



Au creux des Limbes
FT. ATLAS

Résilience ou rédemption, inextricablement mêlées dans les doucereuses griffes pourpres, et les âmes hurlantes n'expirant qu'au creux des Limbes.


Etais-ce vraiment un jour ensoleillé ? Il avait du mal à le croire. Pour lui, chaque journée se ressemblait, s'entrecroisait, s'immolait, s'imbibait de sang. Ce n'était qu'une succession confuse de sommeils agités qui se refusaient sans cesse à lui et d'éveils embrumés, à avancer dans un épais brouillard d'obscurité. Jour et nuit n'avaient plus de sens, le soleil le laissait transi par le froid glacial de son cœur et la pluie asséché de toute larme qui eût pu laver son âme. Les pleurs n'étaient pour lui qu'une curiosité dont il connaissait les syllabes sans en saisir le sens. Et pourtant, pourtant, il avait jadis lui aussi connu cela. Mais comment pourrait-il se souvenir, lui qui ne voyait plus même le présent ? Un fantôme sans passé ni avenir, une présence résiduelle qui errait et anéantissait sans en saisir le but, mécaniquement, aveuglément. Mais, malgré tout cela, pourquoi son regard se mettait-il à trembler à présent qu'il se posait sur la silhouette qui perçait la brume poisseuse ?

Elle n'avait rien d'extraordinaire. La silhouette d'une jument, pas plus belle que toutes, pas plus grande, pas plus forte. Mais particulière, reconnaissable entre toutes. Et cela heurta le Clydesdale comme une vague glacée, figeant jusqu'aux battements de son cœur.
Roses.

Son sang s'était mué en une rivière de glace, et s'immobilisait dans ses veines. Un terrible étau le serrait de l'intérieur, des crocs épineux lacéraient ses entrailles. Il ne pouvait contrôler les tremblements qui menaçaient son corps gigantesque que par sa tétanie forcée. Même le vent semblait s'être figé dans ses crins. Il détestait cette impuissance. Il haïssait cette sensation. Mais, en cet instant, il ne ressentait plus la moindre haine, plus la moindre colère, plus la moindre émotion. Son esprit était aussi figé que son corps, incapable de réagir, bloqué dans un réflexe automatique pour protéger cet être de chair et de sang dont il était le régisseur. Toute son énergie s'était dédiée à la tâche de rappeler à son souvenir des images qu'il aurait voulu ne jamais connaître. Tout son être se tordait et s'étirait vers ces flashs dissonants qui disparaissaient aussitôt en arrachant ses viscères. Il hurlait. Il hurlait en silence.



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MessageSujet: Re: « N'expirant qu'au creux des Limbes »   « N'expirant qu'au creux des Limbes » Icon_minitimeDim 19 Avr - 23:59



Au creux des Limbes
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Résilience ou rédemption, inextricablement mêlées dans les doucereuses griffes pourpres, et les âmes hurlantes n'expirant qu'au creux des Limbes.


La jument qui hantait ses souvenirs et esquissait toute l'allégorie de sa honte leva vers lui un regard qu'elle détourna aussitôt. Il aurait sans doute fait de même, si une terrible gravité n'attirait ses iris vers elle, comme aimantés par la douleur que tout cela lui inspirait. Stupide, pitoyable Atlas. N'était-elle pas, des deux, la seule à avoir souffert ? Il se maudissait de se lamenter sur ses propres actes tout autant qu'il maudissait ceux-ci. Elle s'immobilisa. Sans doute étais-ce sa méfiante escorte qui lui en avait donné l'ordre, mais Atlas n'aurait pas été étonné qu'elle ne parviennent affronter ses démons. Son démon. C'était dans l'ordre des choses, une chose logique et tangible, quelque chose qu'il était agréable de songer. Parce que cette chose, il la comprenait, à contrario du fait qu'elle ai souhaité le retrouver de son plein gré. La compréhension était inhérente à la maîtrise, au contrôle qu'il chérissait tant. Alors, il préférait songer cela, ignorer la question qu'un de ses accompagnateurs lui glissait d'un ton suspicieux. Il prit une profonde inspiration. Délia, tant bien que mal, ses muscles douloureux de leur simple contraction.

« Laissez-nous seuls. » articula-t-il d'une voix dont il peinait à maîtriser le trémolo.

Si ses paroles étaient destinées au troupeau, au fond de lui, il aurait espéré que toute sa noirceur les entende aussi. Il aurait désiré que sa culpabilité et sa colère, dirigée vers nul autre que lui-même, l'abandonnent à l'instant. Mais son troupeau s'éloigna quelques peu, et la détresse était toujours là.

D'un pas qui se voulait assuré, alors que chacun de ses muscles semblait crisser de rouille et lutter comme du roc, il s'approcha de la jument. Roses. Ses naseaux frémissaient, son corps se raidissait dans une panique qu'elle semblait vouloir dissimuler. Mais elle ne reculait pas, et Atlas ne s'en sentit que plus coupable encore. Il se stoppa à une dizaine de mètres d'elle, le regard empli de questions. D'un geste plus mécanique que réfléchi, il s'assura que son troupeau ne pouvait plus les voir ou les entendre. Il ne savait pas même s'il craignait plus que ceux-ci n'apprennent ses erreurs que de se retrouver seul avec la jument. Mais un repli du terrain les dissimulaient de la vue des autres, et il ne pouvait pas revenir en arrière. Il reporta son attention sur Roses, hésitant, ne sachant trop quoi faire. C'était comme si, au moindre de ses gestes, au moindre mot, elle pourrait disparaître et se briser un peu plus, l'abandonnant à ses remords lancinants.

« Je… »

Alors qu'il allait murmurer quelques vaines excuses, elle le devança d'une voix tremblante qui le heurta un peu plus. C'était cette même voix qui le hantait depuis si longtemps. Il baissa l'encolure, encaissant le choc en se répétant une énième fois qu'elle était, des deux, l'unique victime. Et qu'il était le monstre.
Elle reprit la parole, comme si elle y mettait tout son courage, comme si ses mots étaient forgés d'un mélange de colère et de douleur.

« Je te présente Hypérion. Ton fils. »



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MessageSujet: Re: « N'expirant qu'au creux des Limbes »   « N'expirant qu'au creux des Limbes » Icon_minitimeMar 5 Mai - 1:05



Au creux des Limbes
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Résilience ou rédemption, inextricablement mêlées dans les doucereuses griffes pourpres, et les âmes hurlantes n'expirant qu'au creux des Limbes.


Une griffe glacée étreignit le cœur d'Atlas. Son… fils ? Ses yeux écarquillés de surprise se posèrent pour la première fois sur le jeune animal qui se tenait près de Roses. Trop concentré sur la jument, il n'avait pas même réalisé qu'elle n'était pas seule. Un poulain à la robe éclaboussée de lumière le contemplait avec crainte et admiration.
Son cœur s'arrêta un instant. Dans son esprit se bousculaient d’innombrables pensées. Comment étais-ce possible ? Ce tout jeune animal pouvait-il vraiment partager ses sangs ? Etre issu de sa chair ? L'idée d'une descendance ne l'avait jamais vraiment effleuré, trop désabusé par sa propre enfance sans doute. Et à présent, devant le fait accompli, devant cette vision tangible qui vivait, respirait, ressentait, il ne savait plus comment réagir. Il savait que quelque chose se brisait. Il savait que tout avait changé, à l'instant où son regard s'était posé sur le poulain. Son esprit doutait et se questionnait, mais son instinct savait. Celui-là même qui était son honteuse origine.

« Hypérion ? » murmura-t-il.

Sa voix tremblait comme une chute d'eau se heurtant aux rocs. Les mots rippaient contre sa gorge, mais surgissaient d'eux-même. Et il lui semblait entendre, comme un lointain écho, un arôme de tendresse dans cette voix rauque.

« C'est un nom magnifique. »

Il s'approcha doucement, quêtant d'un regard l'approbation de Roses dans son immobilité. Lorsque ses larges pas avalèrent les derniers mètres, il s'arracha à la vision de son fils pour la contempler avec une triste culpabilité.

« Je ne cesserai jamais de regretter, Roses… » souffla-t-il.

Quelque chose s'alluma dans son regard de la couleur de l'azalée, magré la crainte qui s'y lisait toujours. Un soulagement indiscible, un espoir fébrile.

« Tu… Tu te souviens ? »

Atlas détourna le regard, sachant quel monstre il avait été avec elle. Il n'était guère étonnant qu'elle pense qu'il l'avait oubliée si facilement. Et pourtant, il avait encore en mémoire chaque détail cruel, comme un châtiment qui lui collait à la peau.

« Je sais que tu ne pourras jamais me pardonner. Et je ne le pourrais pas non plus. »

Il coula un regard vers le poulain. Il n'aurait jamais dû naître. Et pourtant, il était si beau ! Comment un tel éclat pouvait-il naître de tant de noirceur ? Il dévisageait le bai, interrogateur, et celui-ci ne pouvait que deviner qu'il ne connaissait pas tout de ses origines. Qui pensait-il être son père ? Un brave chef de troupeau, Roi libre et incontesté des terres sauvages ? Certainement pas le cruel monstre, l'ombre difforme et errante.

« Tu es vraiment grand ! lança le poulain en penchant la tête. Tu dois être encore plus fort qu'Anoki !
Anoki ? »

Ce nom résonnait étrangement dans l'esprit d'Atlas, comme un vieux rêve dont le souvenir nous échappe au réveil. Mais quelque chose barrait le chemin à sa mémoire, un mur de prudence inconscient qui l'empêchait d'associer à ce nom un bien mauvais souvenir.

« C'est… C'est mon compagnon. Nous vivons parmi les indiens, à présent. » expliqua Roses d'une voix timide.

Comment avait-il pu ne pas sentir leur odeur tout autour du duo ? S'ils n'avaient aucune trace visible de présence humaine à leur lieu de vie, ils en portaient les effluves. Atlas ne savait pas bien s'il était attristé de savoir que la jument ne demeurerait pas sur ses terres, et que son fils grandissait auprès d'un autre, ou s'il en était soulagé. Sans doute valait-il mieux pour lui de s'attacher à un véritable père, qui l'ai désiré, qui puisse l'aimer et faire de lui un adulte heureux et équilibré. Lui, il ne savait que briser tout ce qu'il approchait.

« Je suppose qu'il vous attend. Vous reverrais-je bientôt ? » demanda-t-il avec un semblant de douceur.

Il semblait incapable de se détourner du poulain, le dévorant du regard comme pour graver chacun de ses traits dans sa mémoire. Et celui-ci en faisait de même, soutenant sans mal son regard vairon que l'on fuyait d'habitude si rapidement, les yeux brillants. Il avait des iris magnifiques, d'un vert pétillant de jeunesse et d'amour, comme l'herbe nouvelle. Atlas se demanda si l'un de ses parents avait eu de tels yeux. Les seuls souvenirs qu'il gardait de sa génitrice était une forme sombre et immobile, entrevue au travers d'une épaisse fumée grisâtre. Et, de son père, il ne connaissait rien. Parfois, ça lui faisait encore mal.
Et, à présent, qu'allait devenir son fils ? Grandirait-il pour subir un monde trop sombre ? Hériterait-il de ses démons ? Il espérait pouvoir l'en empêcher. Chasser loin de lui tous les tourments qu'il avait pu connaître. Mais le verrait-il seulement grandir, lui qui demeurait avec la tribu indienne ? Il chassa tous ses doutes d'un léger sourire. Son fils était parfait.



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