[MINI-EVENT] Le Centre Équestre du Cimarron

Un cliquetis discret dont le son s'approchait l'averti de l'heure. Les cavaliers étaient là, et ils allaient venir les chercher pour le cours. Asrae, indifférente, fouilla de la queue et s'éloigna d'un pas lent, jusqu'à se tenir aux côtés de Wolf's Song. Plus loin broutaient Zénith et Coltyn.
Elle surveilla les humains du coin de l'œil durant leur approche - qui consistait à traverser tout le pré, puisqu'elle se trouvait tout au fond - puis poussa un soupir lorsqu'un des petits humains se détacha du groupe et s'approcha d'un pas résolu d'elle. Il entoura son encolure de la corde avant de lui enfiler le licol. Elle le suivit docilement vers la sortie, puis à travers le chemin qui quittait les prés pour l'écurie, encore à moitié ensommeillée.

Ivy leva la tête. De l'autre bout du pré, un petit groupe de cavaliers venaient vers les équidés. L'un d'eux la fixait, un air désespéré sur le visage. La ponette pie abandonna aussitôt son jeu et s’élança au petit galop vers eux. Non pas pour se laisser prendre aussi facilement; mais c'était un jeu comme un autre qui démarrait à chaque séance, et qui, éventuellement, pouvait être négocié pour ne pas avoir lieu en échange d'un payement conséquent en carottes, pommes, ou sucres. (Elle prenait aussi le pain dur, mais c'était tout de même moins bon que le reste.)
Mais en s'approchant, celui qui paraissait être son cavalier assigné ne portait aucune odeur trahissant les friandises, aussi elle se contenta de s'arrêter à quelques pas de lui. Et, quand il marqua un pas timide vers elle, elle resta immobile. Et encore, à un nouveau pas. Et encore, à un nouveau pas. Elle se contenta de le regarder, les yeux brillants, les naseaux dilatés de son excitation. Puis, un nouveau pas. Il tendit les doigt et le licol, toucha du bout de la main son poil plus marronnasse de boue séchée que blanc. Aussitôt, comme si ç'avait été le signal de départ d'une course, Ivy fit un brusque écart et s'élança au galop à vive allure, frôlant le petit humain. La queue levée en fanion, elle dépassa les autres chevaux, dont ceux qui devaient participer à la séance et qui portaient déjà leurs licols.

Le jeu dura un moment. Mais quand enfin son cavalier réussit à la coincer dans un angle, grâce à d'autres qui avaient rappliqués à l'aide, elle se sentait bien en forme, et parfaitement joyeuse. A ses côtés, son humain faisait grise mine, tandis qu'elle marchait en levant haut les jambes, suivant les autres équidés déjà partis loin devant. Mais le chemin était un peu monotone et ennuyeux, alors elle s'appliqua à tirer sur la manche de son humain, mimant la peur quand il tentait de la chasser, pour revenir aussitôt sur son vêtement.

Le grand broutait tranquillement, le soleil reposant dans un ciel assez uniforme, loin de la pluie et du froid estivale. Son dos le chauffait, pendant qu'au loin il entendait distraitement quelques équidés se défouler dans leurs espaces respectifs. Et puis il eut des bruits plus sourds, des voix, des pas écrasés contre le sol, un peu plus de poussière. Danny releva la tête - et du fond de son pré - aperçut les petits humains gambadaient en leurs directions. Il jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule ; Aegisjàlmr, Idem et Hok'ee compagnon de pâture vaquaient chacun à leurs occupations.

Un deuxième bruit se fit entendre, celui de la barrière crocheté, à l'aguets il vue les petits - qui s'étaient calmés - entrée d'un bloc, puis une jeune fille à l'air timide appela d'une voix hésitante le géants, marchant d'un pas peu sûre vers lui. Danny s'approcha donc le plus sagement de celle-ci, la rejoignant à mi-chemin. Elle lui offrit d'abord une caresse sur le chanfrein, puis passa le licol au gentil gris, qui baissa presque la tête pour qu'elle le lui enfile.

Ainsi, le tout nouveaux couple inconnu l'un de l'autre remontèrent l'allée d'un même pas, plus décidé, la fillette semblant un peu plus apaisé.

[Je sais c'est pourri mais c'est pas censé être bien xD]

Elles quittèrent le chemin de terre, puis s'engagèrent dans la sombre ouverture qui conduisait à l'écurie. Enfin, sombre, ce n'était qu'une impression donnée par le soleil éclatant qui éblouissait Asrae. Une fois à l'intérieur, ses yeux s'accoutumèrent assez pour lui permettre de jeter un énième regard sur le décor familier des boxes qui se faisaient face.

Sa cavalière la conduisit dans le premier, puis l'attacha, et, sans surprise, Asrae se mit à somnoler. La porte du boxe étant entrouverte, sa cavalière naviguait entre dehors et dedans sans qu'elle ne se fatigue à l'ouvrir chaque fois, et elle multipliait ainsi les allers retours, tournoyant autour de la jument rouge telle une mouche.

Elle frotta ainsi les divers ustensiles habituels du pansage sur la jument, et elle s'apprêtait à lui demander son pied, quand un cri attira l'attention de l'humaine.

Asrae, par habitude autant qu'ennui, tourna une oreille dans la direction des bipèdes, toujours à moitié endormie.

- Oh, tu monte Asrae ?

L'autre répondit avec une grimace:

-  Ouais. J'espère qu'elle est dans un bon jour. Et toi, tu monte...

La jument rouge laissa le reste des mots se perdre en un bourdonnement avec un soupir. Écoutant les divers bruits de l'écurie, un sourire joyeux s'invita soudainement sur ses lèvres, et elle leva la tête, s'adressant au cheval du box d'à côté :

"Alors, quels pronostics ? A mon avis, Ivy réussira encore à faire pleurer son cavalier cette séance-ci."

Faire des paris sur la séance qui se déroulerait était toujours drôle et distrayant.

Ivy appréciait à sa juste mesure le trajet du pré jusqu'à l'écurie. Le soleil réchauffait sa robe, les oiseaux chantaient, son cavalier piaillait... Que du bonheur !
Trottinant sur place, incapable de rester immobile, elle continua son jeu: mordiller les vêtements du petit humain.

Lorsqu'ils arrivèrent aux écuries, le t-shirt du cavalier était peu ou prou trempé, et Ivy toujours aussi heureuse. Il la conduisit dans le boxe en face d'Asrae, puis il essaya de l'attacher...  Un autre jeu ! Elle tira sur le petit bout de corde qui dépassait, et celle-ci, avec un merveilleux sentiment de satisfaction pour la ponette, se déroula entièrement avant de tomber au sol.

L'humain tenta plusieurs fois de la refaire, mais malgré les diverses complications qu'il essaya, la corde finissait dénouée.

Puis il jeta un regard à sa montre, jura avant de s'écrier qu'ils étaient encore plus en retard maintenant, puis il sortit comme une trombe du boxe, referma précautionnement la porte en la fusillant du regard, puis il disparut.

Elle pointa la tête en dehors du boxe, où les autres chevaux étaient déjà sellés et prêts à partir, et elle s'écarta précipitamment quand son bipède revint à toute vitesse, posa ses affaires au sol, ouvrit brusquement la porte sans faire attention, la cognant alors contre son poitrail - déclenchant une rapide caresse d'excuse - avant qu'il ne lâche les brosses au sol et ne commence à l'étriller en de larges et rapides passages.

Elle soupira. Puis ses yeux se posèrent sur le cure-pieds. Tiens ?

Elle en approcha le nez, puis attrapa le manche du bout des dents. Voilà qui était encore plus drôle. Elle se mit à secouer la tête, puis se le fit confisquer, et poussa un nouveau soupir.

Mais à ce moment-là, il lui cura les pieds, puis installa la selle sur la porte.

D'une oreille, elle entendait les sabots des autres claquer contre le sol en s'éloignant, et de l'autre, son cavalier jurer en se pressant.

Il lui mit son tapis, puis se détourna vers la selle, et Ivy tendit la tête et tira le tapis de son dos, l'envoyant sur le sol de paille.

- Bon sang, Ivy !

Elle fit ses yeux innocent de Je-Ne-Vois-Pas-De-Quoi-Tu-Parles, et il mit la selle et l'amortisseur dans une main, puis il se pencha et reprit le tapis dans l'autre, avant de tout disposer, couche après couche, sur son dos, et de serrer la sangle.

Ensuite, elle ouvrit obligeamment la bouche et mâchouilla quelques instants le mors, puis elle passa la tête par dessus la porte et observa son cavalier enfiler la bombe, prendre son stick, avant qu'il n'ouvre le porte, puis la tire par les rênes, et ce fut ses sabots qui tintèrent sur le sol tandis qu'en bons retardataires ils se pressaient vers la carrière.

Sa cavalière lui tapota la jambe, et elle leva le sabot avec patience, répondant avec un rire à Wolf:

"Ühesilmne, et sans doute Khyda aussi. Attend, elle a bien (elle prit un ton de duchesse outragée:) trop de valeur pour se laisser monter par des gamins."

L'humaine acheva ses sabots, puis elle quitta une nouvelle fois le boxe et revint en portant sa selle et son filet. La jument rouge, recevant cuir et tissu sur le dos, gonfla le ventre - merci, mais elle voulait quand même continuer à respirer.