“Tout ce qui se ressemble n'est pas identique.”Ft Eperviere

Le gris effectuait comme chaque matin depuis sa venue en ces lieux, son petit tour de garde, afin de s'assurer que personne ne dérangeait, que tout allait bien, qu'aucun danger ne rodait... C'était à présent et il en était fière, son quotidien.

Il marchait dans des prairies herbeuses et froides depuis ce qu'il semblait des heures et avait presque fait le tour du territoire, il se mit alors au petit trot dans l'optique de jouer un peu, soulevant sa masse musculaire d'une façon gracieuse et rythmé, comme les hommes lui avait auparavant appris, il remonta l'encolure et positionna sa tête et mit sa queue en panache. Puis seul, il éclata de rire tout en se remettant au pas tranquille, il avait toujours trouvé amusante ses allures classé de superficiel par lui-même.

Au loin il aperçut alors la forêt naine et décida de s'y engouffrer au grand galops, le vent frais battant ses crins désormais longs, lui seul décidant de sa rapidité. Il évita quelques arbres puis ralentit fortement, adoptant un pas de croisière, les yeux mis clos il huma l'air de la forêt qu'il aimait tant : l'odeur douce des feuilles qui étaient présentes par millier, celle brute de l'écorce qui donnait du caractère à la forêt, celle si particulière de la sève et il en passait des meilleurs... mais, un fumet vint alors lui picoter les naseaux, qui peu à peu se dilataient dans l'espoir de reconnaître l'inconnue.

C'était un cheval, enfin une jument, selon l'odeur forte qui en émanait, il se servit alors de ses sens pour fondre discrètement sur l'étrangère, ses sabot frappant doucement le sol, sans qu'aucun son n'en échappe. Désormais il l'apercevait au loin, une forme grise là-bas, se trouvait dans la forêt du territoire à son leader. Il se tut avança de quelques mètre et pris une attitude plutôt neutre, même si un sourire qui s'étirait sur ses lèvres trahissait son éternelle gentillesse. Il souffla et d'une voix qui essayait d'être dure, questionna l'inconnue :

« Qui es-tu ? Et puis-je savoir pourquoi tu traînes sur ces territoire ? »

Puis il pouffa pour lui-même se trouvant pas crédible, se sachant d'avance trahit par son air doux, ses yeux pétillants, ses oreilles en avant... Enfin rien chez lui ne pouvait à ce moment exprimer une quelconque agressivité voir un semblant d'autorité, même si l'étalon en était tout à fait capables.