Soleil de plomb, jour d'incompréhension.Dans ma tête.

En quoi avais-je besoin de sortir ?
Petite voix dans ma tête qui me murmure que tout ça commence à faire beaucoup, que les humains perdent chaque jour en peu plus d’intérêt contrairement aux souvenirs de ma liberté passée.
Stop.La liberté n’est qu’un mot. Elle ne représente rien de stable.Tiens, regarde, imagine ce que doit être le mot liberté pour...pour…Pour Stardust!Non, mauvais exemple.
De toute manière, liberté est un mot banalisé qui fait aussitôt songer à galoper crins longs sans harnachement sur une terre où aucun être humain ne règne.C’est très limité comme vision de la liberté.Le mot liberté ne signifie donc rien.
N’empêche, cette même voix me susurre sans cesse qu’il est inutile de chercher, inutile d’essayer de...hé bien de quoi, on t’écoute!Forcément, toujours au moment le plus intéressant que tu décides de te taire.Voix de la réflexion.

Khyda marchait d’un pas peu dynamique sur les rails du chemin de fer.
Pensif, Stan laissait les rênes de cuir flotter sur l’encolure de la jument.
La monture finit même par s’arrêter, renâclant, à deux doigts de s’énerver franchement:un orage approchait, c’était sûr, et ils étaient au milieu de nulle part sous un ciel de plomb.
Le lieutenant se décida à mettre pied à terre, estimant que c’était préférable, et à juste titre.La jument piaffa.
_Hé bien, vas-y, irrite-toi.
Murmura d’une voix ironique l’homme.Il savait qu’on pouvait le traiter de fou en le voyant s’adresser à cette espèce de jument sauvage, mais il avait la ferme conviction que celle-ci saisissait chaque mot qu’il prononçait.
Loin de s’apaiser, Khyda fit mine de le frapper de son antérieur.
_Je n’ai ni le temps ni l’envie de me battre avec toi.
Quelque fois cela arrivait, oui, que la jument se comporte bizarrement, qu’elle réagisse mal aux aides, elle qui pourtant obéissait à la moindre pression en général.Il n’avait pas perçu à quoi ce comportement tenait précisément.
Toujours songeur, il s’assit sur la travée métallique.Assurément, les affaires dont il s’occupait ces derniers temps demandaient du tact, et Stan avait besoin de moments de tranquillité pour y réfléchir.
La jument fit un pas, puis éxécuta une ruade avant de revenir au petit trot près de l’homme.Là, elle baissa ses yeux clairs dans ceux de son cavalier.L’autre vit qu’elle était revenue à son état habituel,eut un sourire et flatta le chanfrein de Khyda.

La pouliche galopait, riant telle une hyène. Elle avait encore désobéi aux ordres du kerry bog, qui voulait que les poulains restent dans le camp. Mais non. Elle n'en avait absolument pas envie, alors elle s'était encore fait la malle. Et aujourd'hui, elle avait mis le cap sur le désert, qui l'avait toujours intriguée. Mais jamais elle n'y avait mis les pieds pour le moment, cet endroit lui avait fait quand même, il fallait se l'avouer, froid dans le dos. Parce qu'après tout, les soldats n'étaient pas réputés des plus sympathiques, malgré les propos que les indiens lui avaient dit. Qu'ils étaient aussi des hommes respectueux. Que leurs montures étaient justes plus disciplinées (et que ça ne faisait de mal à personne d'avoir un minimum de règles, n'est-ce pas, Flamme ?).

    Mais toujours était-il que, malgré ça, l'ambre traversait la grande vallée sablonneuse, à la recherche de ces fameux oasis qui l'intéressaient beaucoup. Mais, ce ne fut qu'un immense bout de fer qu'elle découvrit. C'était en fait le chemin de fer qui permettait jadis au trains d'aller partout dans la région. Peut-être qu'il était encore en route, que sa vapeur s'évaporait encore ?

    Là, alors que l'indienne parcourait l'incroyablement grande plaine des yeux, une tâche difforme d'une couleur presque identique au sable qui n'en finissait pas de voleter sous ses sabots à ses moindres pas. À côté de cette chose, gisait un homme à la tenue aussi bleue que la nuit, assortie au tapis de la jument. Et il flattait la robe de la femelle. Flamme roula les yeux devant ce spectacle. Oh que c'était mignon, ce moment d'amour entre un être et sa monture fidèle qui se dévouerait jusqu'au bout du monde pour lui. Ca donnait tellement envie ! Franchement, c'en était à vomir. Elle grimaça de pitié, avant d'arborer son sourire moqueur, et de s'avancer d'un pas chaloupé. Elle prit la parole, d'une voix narquoise puissance dix mille :
"Oh que c'est mignon ! C'est si touchant. Désolée de tout gâcher !"

    Elle était tout de même restée à une distance respectable, ne prenant pas vraiment conscience que l'homme pouvait d'un moment à l'autre la courser, et l'autre équidé n'était pas du style à aller tout doucement, pépère, pépère. Loin de là, sa carrure était même plutôt belle, impressionnante.

hrp:

Un intrus...Khyda releva aussitôt ses yeux de glace sur l’étrange..ère.Sans plus tarder, elle avança vers la jument à la robe champagne et prunelles ambrées.
"Oh que c'est mignon ! C'est si touchant. Désolée de tout gâcher !"
Après un rapide examen, la monture en déduit qu’il s’agit d’une yearling,et qui plus est Indienne selon la marque sur son pelage.
Un éclair dur passa dans le regard de Khyda.Indienne, tiens tiens.
La jument s’ébroua à nouveau, s’éloignant de Stan pour faire quelques pas en direction de cette naïve opportune:assurément cette arrogante créature se jugeait supérieure étant donné qu’elle ne connaissait pas de ‘limites’,pas de harnachement, et qu’elle jouissait d’un certain charisme.Tout cela sautait aux yeux. Et comme mademoiselle avait franchi la frontière du raisonnable aux yeux des Indiens, elle se sentait investie d’un pouvoir unique...Un sourire mauvais passa furtivement sur les lèvres de la soldate,puis elle se reprit.Allons, des souvenirs ne doivent pas occulter cette réjouissante ‘rencontre’.
Là, Khyda se montra neutre, comme à l’accoutumée, malgré un semblant de sarcasme que seuls des initiés pouvaient percevoir (mais qui la connaissait assez pour savoir ?) :

« Une Indienne, loin des campements réservés aux siens, innattendu. »

Sa voix ne trahissait rien.Pas d’énervement.Aucune suffisance.
Khyda avança encore, comme sur un jeu d’échec,lentement mais stratégiquement.

« Que viens-tu chercher ici ,aventure, capture, nouveautés ? »

Cette fois, l’ombre d’une menace plana sur la question, cependant elle disparut aussitôt.Il n’était pas dans les projets de Stan et encore moins de la monture que de donner la chasse à une écervelée.Quoique...il ne fallait pas les tenter.Khyda se sentit pousser une certaine envie de piquer un sprint, mais elle ne l’exprima qu’en secouant sa crinière argentée.
Elle attendait de pied ferme la suite de la discussion, avec un feu intérieur qui dévorait son état d’esprit si ordonné d’habitude.

La jument s'approcha, laissant son pauvre humain en retrait. Les yeux de Flamme passaient de la femelle au bipède, craignant de la part du deuxième une attaque surprise. Elle lâcha un sourire amusé en voyant le pas quasiment militaire de la Bête, qui n'affichait aucune émotion. Ce n'était pas très marrant à vrai dire, parce qu'elle ne pouvait pas savoir si sa petite réflexion l'avait vexée. Enfin, son allure était saccadée, mais sa carrure ne laissait pas à croire que c'était le genre de cheval à marcher d'une façon sautillée, pas comme la ponette pie qu'elle avait un jour croisée au sommet de la montagne. Ce qu'elle était bizarre, d'ailleurs, celle-ci !
« Une Indienne, loin des campements réservés aux siens, innattendu. »

    Pouah. Sa voix était d'une maturité absolument minable. Franchement, si elle parlait comme ça pendant deux minutes, la pouliche s'endormirait, tant c'était d'un ennui. Comment pouvait-on être aussi monotone, franchement ? Mais, dans tous les cas, les sourcils de la yearling se levèrent en flèche. Elle n'était pas le genre d'équidé à obéir bêtement aux ordres, la soldate s'en rendra compte bien assez rapidement. La distance entre les deux se rétrécissait au fur à mesure, tout doucement, mais sûrement. Mais l'ambre ne recula pas. Cela pourrait faire croire qu'elle avait peur. Mais Flamme n'avait jamais peur. Flamme était courageuse. Flamme était audacieuse. Et ce n'était pas la beige qui allait la faire trembler.
« Que viens-tu chercher ici ,aventure, capture, nouveautés ? »
 
     Les iris ambrées cherchèrent dans celles couleur d'iceberg une lueur quelconque, une émotion. Mais non, toujours rien. C'était le néant total. Elle reprit la parole :
"Oh, je suis absolument navréééééée de débarquer sur tes fabuleuses, fantastiques, magnifiques terres. Et je ne cherche rien, rien de si intéressant que des papouilles, friandises et cagolages."

"Oh, je suis absolument navréééééée de débarquer sur tes fabuleuses, fantastiques, magnifiques terres. Et je ne cherche rien, rien de si intéressant que des papouilles, friandises et cagolages."
La première ‘réaction’ de la monture fut de lever un sourcil, avec le plus cinglant des mépris.Oui, il s’agissait bien là du cliché de l’enfant capricieuse.Du moins, c’est ce qu’il semble.
Puis Khyda eut un sourire purement sarcastique, même si on pourrait croire qu’il s’agisse d’un sourire tout à fait normal ;

« Oh mais ce ne sont pas mes terres. »

Loin d’elle l’idée de revendiquer une chose aussi absurde.En parlant d’absurde, cette étrangère avait l’air et la chanson de ce genre d’absurdité… La soldate la détailla à nouveau, froidement, et eut un léger soupir.
Rien d’intéressant. Les provocations aussi terre à terre n’avaient jamais amusé ni irrité la jument aux crins d’argent, et cela ne commencerait pas maintenant.
De toute manière, rare était les êtres dont l’humour n’était pas fade. Mais ça, c’était encore son jugement.

« Je persiste à croire que tu t’es trompée de lieu... »

Elle aurait pu précisé sa pensée, cependant , non, elle ne le fit pas.Khyda restait très neutre.Volontairement. Enfin, ‘’neutre’’ , le sarcasme était maintenant plus perceptible.
Pourquoi lui dire qu’elle n’était pas au bon endroit ? Moultes raisons ! En premier lieu, son intrusion déplaisait à la soldate, ensuite nombre d’hommes se feraient une joie de capturer sans douceur une jeune jument.
Khyda cessa net de sourire;tout compte fait, cela ne ferait pas de mal à cet individu de connaître quelques mauvais traitements.

L'iceberg, oui, désormais elle l'appellerait l'iceberg, ou la pierre, parce que c'était les premiers mots qui lui venaient pour comparer cette chose insignifiante et dénuée de sentiments, sourit. Dieu que son sourire était laid ! La pouliche lui rendit son affreux rictus, alors qu'elle répondit de sa voix lassante, endormante :
« Oh mais ce ne sont pas mes terres. »

     Flamme hocha la tête, plissant les yeux, et les ouvrant de façon exagérée, faisant mine d'être intéressée. La jument aux crins argentés avait pourtant une façon d'être qui laissait porter à confusion. Son air princier, bien que minable par rapport à l'ambre champagne. Son indifférence. Son cavalier à quelques mètres. Sa façon de marcher. Sa façon de parler. Ses mimiques. Ceci dit, elle aurait eu raison de se sentir chez elle, puisqu'elle était plus à sa place ici que sur les terres indiennes. Si elle avait été sur la plage, ou dans la montagne, elles auraient été à une égalité parfaite, mais ici, dans ce désert ! De toute façon, il ne lui tenait pas à cœur d'avoir ce morbide endroit comme lieu de vie. Il n'était pas à la hauteur d'une princesse comme elle. Enfin, dans tous les cas, rien n'était à la hauteur de Flamme, la yearling de feu !
« Je persiste à croire que tu t’es trompée de lieu … »

   Elle ne réfléchissait donc pas, malgré le regard assez vif qu'elle avait ? Voilà qui était décevant, car si les apparences étaient trompeuses … L'indienne faillit éclater de rire devant la drôlerie de la situation, car on lui trouvait plus un air d'ange que de démon, et pourtant … Elle savait tout de même bien où elle allait, elle n'était pas si insouciante et aussi peu réfléchie que les poulains. Elle répondit devant le masque qui avait reprit une face naturellement plate :
"Nan, mais ça va, je sais plutôt bien où je vais. Et je te remercie de ton aide, mais ce n'est pas à une soldate que je vais demander mon chemin. Je vaux mieux que ça quand même."

"Nan, mais ça va, je sais plutôt bien où je vais. Et je te remercie de ton aide, mais ce n'est pas à une soldate que je vais demander mon chemin. Je vaux mieux que ça quand même."
Khyda ne releva pas la remarque de cette petite oie blanche. Elle avait autre chose à faire que de s’occuper d’une monture provenant d’un lieu qu’elle haïssait, qui se prenait pour une jument intelligente et courageuse, et qui s’imaginait pouvoir faire la princesse là où bon lui semble.

« Dans ce cas cesse de perdre ton temps en me parlant. »

La soldate ne jeta pas même un regard à la yearling qu’elle trouvait d’une banalité affligeante, en tout cas son attrait physique n’était aucunement relevé par un esprit au-dessus de la moyenne, ce qui la rendait presque pire que tout en fin de compte.
Loin de l’irriter, une telle candeur dans la manière de provoquer faisait quasiment rire la monture.Elle se détourna de cette étrangère, sourire aux lèvres : oui,vraiment, elle souhaiterait voir une telle créature subir quelques ‘’outrages’’ envers sa royale personne.

Le jour où Khyda allait aider quelqu’un d’indien n’était pas arrivé!Au contraire, plus les minutes s’écoulaient, plus elle avait une furieuse envie de filer la frousse à cette stupide yearling.
Elle avisa de ses prunelles de glace Stan, frappant de son antérieur droit le sol sablonneux. Un petit nuage de poussière se déposa plus loin ; l’officier observait la scène des rails, hésitant sur la conduite à tenir.

Et la grande jument répondit, de sa voix glaciale :
« Dans ce cas cesse de perdre ton temps en me parlant. »

Mais dites-donc. Vous tremblez pas en l'écoutant, la chère femelle aux crins de pierre ? Elle a une voix tellement flippante, j'vous dis pas. Flamme roula des yeux, totalement sereine. Si elle espérait lui faire prendre la poudre d'escampette ne serait-ce que par la parole, elle rêvait. Elle ne devait jamais être tombée sur quelqu'un de plus forte qu'elle. Pour la part de la pouliche, c'était déjà fait. Rey était encore plus provocatrice, méchante presque. Mais c'était ça qui était génial. Au côté d'un maître pareil, elle ne pourrait que mieux apprendre.

La soldate s'énerva. Avec une puissance à en faire fuir un cactus, elle donna quelques coups de sabot dans le sable. Ouah, c'était si impressionnant. Un petit nuage s'évapora tout autour, la rendant plus floue. Bien, ses yeux pourraient se reposer quelques instants, cela faisait du bien de ne pas voir une horreur pareille le temps de deux ou trois secondes. Et la poussière disparut. Malheur. La revoilà face à ce masque, à cet iceberg. L'homme, plus loin, contemplait sa stupide jument. Il devait avoir pitié, on sentait son hésitation à partir loin de cet puérilité ou à tirer sa monture de cette phase un peu embarrassante. La yearling aurait pu être anxieuse de voir qu'il risquait de s'approcher, et son dragon sur pattes aussi, mais elle s'amusait tellement de la situation.
"Gratte encore, j'pense que tu vas pouvoir te cacher dans ton cercueil. Ce serait pas mal. S'il-te-plait. La Nature te remercierait de t'être cachée."

"Gratte encore, j'pense que tu vas pouvoir te cacher dans ton cercueil. Ce serait pas mal. S'il-te-plait. La Nature te remercierait de t'être cachée."
Khyda tourna assez vivement sa tête vers la petite princesse qui un jour devrait reprendre contact (le plus violemment possible sera le mieux) avec la réalité. Elle était partagée entre lui donner elle-même une bonne leçon, ou bien la laisser à son inintérêt notoire et repartir dans la sérénité. Lui répondre était le cadet de ses soucis.Néanmoins, avant de se diriger vers son cavalier, la monture offrit un sourire méprisant, plein d’une froide indifférence à l’égard de l’étrangère :

« Cesse donc tes enfantillages...Tu fais perdre du temps pour rien, et tu ne vaux même pas la poussière que tu foules. »

Sur cette parole, Khyda prit le trot, se rapprochant de Stan.
Celui-ci ne perdait pas de vue la pouliche, tout en flattant l’encolure de Khyda, sous la masse d’argent de sa crinière.

HRP:Fin potentielle ? Sauf si tu veux une petite frayeur xD je te laisse conclure

Flamme ne lâchait plus son sourire narquois qui la tenait depuis qu'elle avait vu la jument faire des papouilles avec son cavalier. Les soldats étaient donc représentés par cette race inutile ? Et les rumeurs courant sur la méchanceté de ces hommes tous vêtus de bleu, on en parlait ? Nan, parce que là, on devait avoir affaire à un cas. Dans tous les cas, cette femelle beige ne pouvait être qu'une particularité. Déjà que le monde devait porter quelqu'un comme ça, ça devait être dur à vivre, alors n'imaginons pas que deux énergumènes comme le dragon sur pattes existent. Et la soldate la fixa une nouvelle fois, et l'indienne craint (si, vraiment) un instant, qu'elle ne se soit cassé l'os de l'encolure. Ses yeux bleus rencontrèrent ceux embrasés, mais le glaçon devait être trop froid, elle n'arriva pas à le faire fondre.
« Cesse donc tes enfantillages...Tu fais perdre du temps pour rien, et tu ne vaux même pas la poussière que tu foules. »

      Et là, fin tragique. Elle s'éloigna tout en foulant elle-même la poussière, et la yearling fut satisfaite de ne pas être les grains de sable volatiles. Le bipède félicita sa monture, d'être revenue avant que la pitié ne soit trop forte sans doute. Flamme se contint pour ne pas répliquer une fois de plus, parce qu'elle ne souhaitait pas vraiment être enfermée dans un fort avec des individus qui ressemblaient à cette jument et ses crins couleur de cailloux. La champagne lança un sourire angélique au démon, et s'éloigna avec grâce des deux icebergs, qui ne devraient pas tarder en plein désert.